avec la participation notamment de Romain Bionda, Marc Escola, Marie Minger, Christine Noille, Richard Saint-Gelais
La théorie littéraire est-elle ménardienne ? Rares sont les théoriciens qui, à un moment au moins, n'ont pas pensé la littérature avec Pierre Ménard, cet écrivain imaginaire que Borges crédite d'avoir produit, entre autres choses, une oeuvre radicalement nouvelle en récrivant à l'identique quelques chapitres de Don Quichotte. Le « paradoxe de Ménard » a ainsi servi à poser la plupart des questions de la théorie littéraire : l'autorité de l'auteur, l'intertextualité, les genres littéraires, la lecture et l'interprétation, l'identité des oeuvres et des textes, la notion de contexte, la traduction... Ainsi est-ce autant Ménard que Borges qui figure parmi les auteurs de prédilection de la théorie littéraire, dûment recensé en index au même titre que Valéry ou Aristote : Pierre Ménard est décidément « notre ami, et confrère » (G. Genette). Pour être de loin le plus reconnu, il n'est pas tout à fait le seul personnage à avoir ainsi été adoubé théoricien : ainsi des deux critiques du Motif dans le tapis, d'écrivains atypiques comme Bartleby ou Bouvard et Pécuchet, de détectives comme Holmes ou Dupin, de bibliothécaires tels le Jorge de Burgos duNom de la Rose ou celui de L'Homme sans qualités...
Associée à une livraison de la revue Fabula-LhT, cette journée sera consacrée aux usages théoriques de ces êtres de fictions dont Pierre Ménard est le meilleur représentant, voire le chef d'école.