Journée d’étude organisée par la Formation doctorale interdisciplinaire avec le soutien du programme doctoral CUSO
Dans le domaine des sciences humaines et sociales, la biographie est l’objet d’un nouvel élan. En effet, après avoir été délaissée, depuis une vingtaine d’années, elle retrouve « ses lettres de noblesse », comme le relèvent les auteurs des ouvrages récents sur le sujet (Dumoulin, Lanneau, 2016). Ce nouvel intérêt s’inscrit notamment dans les critiques adressées aux démarches quantitatives. Parallèlement à cela, l’apparition de nouveaux outils, relativement simples à manier et accessibles, ont permis à moindres frais d’accomplir des opérations encore coûteuses et chronophages quelques années auparavant.
Témoin de cet engouement, depuis 2013, un séminaire organisé entre les Universités de Genève et de Lausanne aborde explicitement cette approche sous l’angle de la prosopographie et de l’analyse de réseaux. Animé par Alix Heiniger et Stéphanie Ginalski, ce séminaire a donné l’opportunité à plusieurs jeunes chercheur·e·s de présenter des travaux dans un cadre propice à la réflexion et aux échanges intellectuels. S’inscrivant dans le cadre du programme de la CUSO (Conférence Universitaire de la Suisse Occidentale) en histoire contemporaine, il est principalement fréquenté par des doctorant·e·s de cette discipline.
Bien que des doctorant·e·s d’autres périodes historiques, voire d’autres disciplines, ont déjà eu l’occasion de présenter leur recherche dans ce cadre, il serait intéressant d’élargir la perspective car la focalisation sur des biographies individuelles, ou collectives, voire l’étude de réseaux (ou de groupe d’intérêts), semble féconde pour d’autres champs de l’histoire (histoire de l’art, histoire littéraire) et d’autres époques que le contemporain (Époque médiévale, Antiquité). Cette ambition s’inscrit parfaitement dans le cadre de la Formation doctorale interdisciplinaire (FDi) dispensée à la Faculté des lettres de l’UNIL. Partant de ce constat, nous souhaitons proposer une journée d’étude ouverte aux doctorant·e·s des Facultés des sciences sociales et politiques et des lettres des Universités de Suisse Romande, qui s’intéressent de près, ou de loin, aux questions relatives à la biographie. En sus de présenter leurs recherches, la participation à cette journée devrait permettre aux participant·e·s de répondre à d’éventuelles interrogations sur la conduite de leur démarche. Il s’agira également de susciter le débat entre le public et les intervenant·e·s sur les apports et les limites de l’approche (par exemple de revenir sur « l’illusion biographique » (Bourdieu, 1986).