Pour démêler l'écheveau des relations, très débattues, entre la religion et la violence en Afrique, ou ailleurs, la sociologie historique et comparée du politique a l'avantage d'introduire des règles de méthode à même de clarifier la réflexion.
Jean-François Bayart nous présente son nouvel ouvrage, Violence et Religion, publié chez Karthala.
"L’"insécurité religieuse" (ou spirituelle) constitue un sentiment, éventuellement politique, spécifique qu’il importe de prendre en considération. Celle-ci n’est pas dissociable de l’insécurité physique que provoquent la délinquance, la maladie, la pauvreté, l’ajustement structurel, la guerre, mais elle y demeure irréductible.
Par ailleurs, les pratiques, plus que la lettre, constituent le vrai objet de la recherche, tant les croyants prennent de liberté interprétative avec les Ecritures, en étant certains que Dieu reconnaîtra les siens le Jour venu.
Le rapport de la religion à la violence ne peut se comprendre que comme une manifestation parmi d’autres de l’historicité des sociétés africaines."