Dans le cadre du séminaire de Master « Pragmatique : ressources verbales et dynamiques interactionnelles » donné par Jérôme Jacquin
Vers une sémantique interactionnelle : Le cas des définitions négatives
Jeudi 3 mai 2018, de 8h30 à 10h00
Université de Lausanne, Bâtiment Anthropole, salle 3088
Résumé :
Vers une sémantique interactionnelle : Le cas des définitions négatives
La plupart du temps, les connaissances lexico-sémantiques et grammaticales ne suffisent pas pour comprendre la signification locale des expressions telles qu’elles sont employées à un certain moment dans une interaction verbale. Dans de tels cas, les interlocuteurs doivent préciser la signification des mots, phrases ou actions par des pratiques discursives. La sémantique interactionnelle, qui est une branche de la linguistique interactionnelle, étudie les pratiques des interlocuteurs qui sont dédiées à la clarification et négociation du sens dans les interactions verbales. Dans mon intervention, je vais d’abord distinguer cette approche d’autres approches de la recherche sémantique. Je me pencherai ensuite sur des actes de définition dans l’interaction comme un cas éminent dans lequel les interlocuteurs pratiquent un travail sémantique. En particulier, je vais montrer que très souvent des contrastes négatifs avec d’autres termes et d’autres significations font partie intégrante des définitions dans l’interaction. Ces contrastes négatifs sont un moyen de calibrer la définition selon des connaissances, des attentes ou des suppositions de l’interlocuteur, qui se sont manifestées au préalable ou qui peuvent être soupçonnées par le locuteur. Par cette propriété, la définition négative se révèle comme une pratique de l’adaptation au destinataire (recipient design) par excellence.
Ouvert à toutes et tous.