Anita Thomas, Université de Fribourg
Cette intervention sera consacrée à la présentation d’itinéraires linguistiques et morphosyntaxiques des langues secondes en général (approche fonctionnelle, Klein & Perdue 1997) et du français en particulier (Bartning & Schlyter 2004). Ces itinéraires sont basés sur des études empiriques de production d’apprenant·e·s L2 et reflètent ce que les apprenant·e·s savent faire à un certain moment de leur parcours d’apprentissage de la grammaire d’une langue donnée.
Ce regard sur la langue des apprenant·e·s est très différent de l’approche actionnelle du CECR (2005), où l’accent est mis sur ce que l’apprenant·e peut « faire » avec la langue tel que prendre un rendez-vous par téléphone ou écrire une lettre de motivation. Les institutions comme fide se réfèrent au CECR pour développer et évaluer le niveau de langue des migrant·e·s. Dorénavant les candidat·e·s à la naturalisation devront attester d’un niveau A2 à l’écrit et B1 à l’oral.
Le site de la fide (https://www.fide-info.ch/fr/) offre des modèles de production correspondants aux différents niveaux du CECR. On y trouve par exemple une vidéo dans laquelle Emil Kowalski parle avec quelqu’un d’un appartement à louer. Dans l’évaluation de la production de Kowalski, on lit entre autres : « Correction B1 : il utilise correctement un large répertoire de structures grammaticales ».
Alors que le niveau de correction joue un rôle dans l’évaluation selon le CECR, la définition de celui-ci reste floue. Nous nous pencherons ainsi sur quelques études qui ont cherché à faire le lien entre les niveaux du CECR et des critères de développement linguistiques pour discuter de la possible complémentarité entre les deux approches.