Colloque organisé par la FDi (Faculté des lettres, UNIL) et le site fabula.org
Problématique
Les thèses de lettres naissent souvent d’une réflexion sur un corpus, que les doctorant·e·s s’emploient d’abord à délimiter, justifier, voire éditer; mais un corpus ne constitue pas encore un sujet de thèse, comme nombre de doctorants en font l’expérience, et l’élaboration d’une question sur un corpus suppose quelque chose comme un «saut»: la révision pour le moins des outils hérités et des catégories inscrites au catalogue théorique ou historiographique commun ; plus rarement (trop rarement peut-être) l’invention d’un concept inédit ou d’une catégorie nouvelle appelés par l’analyse du corpus ou la visée de la thèse. A contrario, la difficulté pour un·e doctorant·e à nommer son sujet est bien souvent le signe d’une hésitation sur le plan théorique ou à l’égard des catégories reçues; et les moments de doute ou les «pannes» récurrentes n’ont parfois pas d’autres sources qu’un besoin de clarification, mais le cursus académique n’a guère préparé les doctorant·es aux remises en causes des catégories qui organisent l’enseignement disciplinaire.
La Formation doctorale interdisciplinaire (FDi) de l’Université de Lausanne et l’équipe Fabula invitent d’une même voix les doctorants lausannois et ceux de deux universités parisiennes (Paris 8, Upec), issus de toutes les disciplines des lettres et sciences humaines, à débattre les 4 et 5 juin prochain des enjeux liés à la théorisation, en venant présenter, non pas chacun son sujet de thèse ou une communication en bonne et due forme, mais, en « 15 minutes chrono », un concept élaboré ou forgé dans le cours de la thèse, ou une notion dont les contours restent flous mais dont le besoin se fait pour eux sentir, ou encore la discussion critique d’une catégorie reçue. Chacune de ces propositions donnera lieu à une discussion informelle (15 minutes également) entre les doctorant·e·s eux-mêmes, animés par les directeurs de recherche présents, avec la complicité des membres de l’équipe Fabula.
Au terme de ces deux jours, les intervenants seront invités à rédiger une nouvelle entrée de «l’Atelier de théorie littéraire» de Fabula, afin d’enrichir notre encyclopédie commune.