Journée d’étude en sociophonétique
Descriptif
La présente journée a pour objet de réunir des linguistes de différentes spécialités autour de deux thématiques centrales : les éléments linguistiques marquant les différentes affiliations sociales d’un individu (classe sociale, genre, groupe régional ou ethnique, communauté de pratiques…), et l’émergence de nouvelles méthodes de recueil de corpus permettant de traiter cette problématique. La sociolinguistique variationniste, initiée par W. Labov, a en effet donné naissance un courant considérable d’études qui mettent en évidence les corrélations entre marqueurs linguistiques (lexique, morphologie, phonétique) et les profils sociaux des locuteurs (variation diastratique), leurs origines régionales (variation diatopique) ou les contraintes stylistiques du contexte (variation diaphasique). Cet héritage s’enrichit considérablement grâce aux apports actuels des grands corpus, de l’analyse des interactions et des études expérimentales sur la perception de la parole. Par le profil des chercheurs invités, cette journée a pour ambition de contribuer à la multiplication des dialogues interdisciplinaires et des échanges critiques sur les apports des différentes méthodes d’investigation. D’autre part, cette journée fera écho au cycle de conférences du CLSL sur les corpus, en ce qu’elle permettra des discussions méthodologiques sur la constitution de corpus oraux en situation écologique et sur les questions éthiques et scientifiques posées par la mise en commun et l’interopérabilité des corpus.
En combinant la sociologie, la psychologie, la pragmatique, la phonétique, et la dialectologie, cette journée hautement pluridisciplinaire visera à engager une discussion théorique et méthodologique permettant la confrontation de différentes pratiques et protocoles expérimentaux mis en place par les chercheurs,dans un champ où l’expérimentalisme doit s’allier à l’écologie des situations afin de capturer la langue dans son utilisation la plus naturelle.
Cette journée pourra ouvrir la voie à d’éventuels travaux collectifs sur les interactions entre le genre, l’origine sociale, l’origine régionale, le statut socioprofessionnel et la voix au sens large.
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