Journée d'étude doctorale dans le cadre de la CUSO
Proposé dans le cadre de la CUSO (https://art.cuso.ch/index.php?id=4406&tx_displaycontroller[showUid]=4840), l'ambition de cette journée d'étude doctorale est de questionner la notion de self-fashioning – telle que formulée dans les écrits de Stephen Greenblatt (Renaissance Self-Fashioning: From More to Shakespeare, 1980) et les théories qui en découlent – et son application aux arts figuratifs à la période moderne. Dans le cas où le modèle est le sujet de la représentation, la notion de « fabrication du soi » permet de questionner et de mettre en exergue la volonté et l'investissement personnel de celui-ci dans la conception de son portrait. Cependant, les critiques se servent de concepts tels que l'agency pour souligner la dimension réductrice de cette notion dans la production d'artefacts qui tend à négliger l'implication d'autres acteurs – commanditaires, conseillers ou encore spectateurs – ou d'autres genres et pratiques que le portrait. Le self ne se fabrique donc pas seul, en marge ou en introspection, comme cela semble être possible en littérature. Dans quelle mesure, dès lors, le préfixe self ne constitue-t-il pas un obstacle à une compréhension plus large du phénomène de fashioning ?
Le jeudi matin, deux conférences seront données de la professeure Ersy Contogouris (Université de Montréal), Agentivité et self-fashioning au XVIIIe siècle : le cas d¹Emma Hamilton, et de Dr. Marlen Schneider (Université Grenoble Alpes), De la « nymphe de Sceaux » à la « déesse Conti » : stratégies du « self-fashioning » féminin sous l'Ancien Régime. La professeure Estelle Doudet (Université de Lausanne), historienne du théâtre des XIVe-XVIe siècles, sera également présente.