Dans le cadre du cours « Gestion de l’eau »
La conférence porte sur les relations entre barrages hydrauliques, eau et société et fera référence à la notion de « cycle hydrosocial » (Linton & Budds, 2014). Elle s’appuie sur différentes sources (des documents d’archives et des entretiens) collectées et produites dans le cadre d’une thèse de doctorat en géographie (Flaminio, 2018) pour faire ressortir des représentations, des discours et des récits liés aux infrastructures que sont les barrages. Plus spécifiquement, la présentation propose de répondre aux questions suivantes : quelles sont les trajectoires spatiales et temporelles des représentations, discours et récits liés aux barrages ? depuis quand et comment la relation barrages-eau-société est elle-source de conflits ?
La séance suit une structure chronologique : (1) dans les années 1940-50-60 et au sein des pays industrialisés, les barrages sont présentés comme des solutions pour répondre à des crises et la gestion de l’eau est intrinsèquement liée à l’exploitation de la ressource en eau. Malgré tout, des conflits émergent, en particulier en lien avec les conséquences sociales des barrages (déplacements de population, disparition de certaines activités et catastrophes) ; (2) à partir des années 1970, les représentations des barrages évoluent et ces infrastructures sont davantage présentées comme des éléments perturbateurs dans la trajectoire socio-environnementale de certaines régions. Le discours sur les barrages se complexifie, l’opposition devient multiforme et des projets d’ouvrages sont même abandonnés. Une réflexion sur les cours d’eau s’engage sans toutefois que la gestion des cours d’eau et de l’eau ne soit une préoccupation centrale dans les débats (les cas du barrage de Loyettes, en France, et du barrage du Gordon-below-Franklin, en Australie sont évoqués pour illustrer cette évolution) ; (3) après les années 1990, les représentations des barrages sont étroitement liées à la question de leurs impacts et plus d’attention est portée à la question de la gouvernance et de la gestion de l’eau ; (4) enfin, depuis une dizaine d’années, les représentations des barrages se sont complexifiées, en lien avec la promotion de l’hydroélectricité comme une énergie « verte » et en lien avec les structures existantes et leur gestion (multiplication des usages, mais aussi vieillissement des infrastructures).
Silvia Flaminio est première assistante et chargée de recherche au sein de l’Institut de géographie et durabilité de l’Université de Lausanne. Après une thèse sur les représentations des barrages à l’ENS de Lyon, soutenue en 2018, elle a rejoint l’IGD en 2019, pour travailler à une recherche sur la nature en ville. Depuis quelques mois, elle a engagé une nouvelle recherche sur la multifonctionnalité des barrages alpins.
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