Séminaire interfacultaire en environnement 2021 : L’Environnement en temps de crises
Avec la globalisation de la question environnementale, s’est profilée l’éventualité que ce que l’on appelait alors la crise écologique conduise à la catastrophe, ou à l’effondrement : l’exemple le plus connu est le rapport Meadows (1972). Mais il s’agissait alors d’anticiper la catastrophe pour mieux l’éviter : c’était le sens du « catastrophisme éclairé » défendu par Jean-Pierre Dupuy (2004). Autour de 2015, est apparue une nouvelle forme de catastrophisme, celle qui prévoit un effondrement global et simultané et qui prétend en faire la science, appelée collapsologie. Nous en avons fait la critique dans le Pire n’est pas certain, en argumentant que l’effondrement ne peut pas être prévu, qu’il ne relève pas de la science mais du faire croire, et qu’il n’y a pas UNE catastrophe mais des catastrophes auxquelles réagissent des mobilisations politiques. Ainsi l’effondrement est-il moins une menace effective que l’effet d’une pensée globalisatrice qu’il convient d’interroger de façon critique.