Séminaire hybride en présentiel (Université de Laval) et virtuel
La pandémie de COVID-19 a fortement ralenti les recherches de terrain effectuées dans le Nord, amenant les chercheurs à se tourner vers la production et l’analyse de données numériques. L’accélération de la numérisation du monde et l’usage amplifié des réseaux sociaux représentent une source exponentielle de données produites que les chercheurs sont amenés à analyser et mobiliser dans le cadre de leurs recherches.
Toutefois cette multiplication et les progrès effectués par l’intelligence artificielle sont souvent plus rapides que la gestion éthique de ces phénomènes sociétaux. L’utilisation massive des réseaux sociaux et la production toujours plus importante de nouveaux contenus publiés librement sur internet par l’intermédiaire de ces réseaux n’est pas sans soulever certains enjeux concernant la nature de ces données et leurs possibles utilisations par des tiers, notamment pour la recherche comme le souligne Gilbert et al.(2020) explicitant les interrogations qui se posent. L’enjeu majeur est de savoir si les données générées à travers les réseaux sociaux sont des données textuelles ou s’il s’agit de données humaines appelant un cadre et un processus d’éthique de la recherche beaucoup plus poussé. Le fait que ces données soient en libre accès sans avoir besoin de mot de passe ne dispense pas de s’interroger sur leurs possibles utilisations, surtout que les utilisateurs des réseaux sociaux ont généralement accepté la publication de ces données par le biais d’une charte complexe souvent non lue. C’est alors la question du consentement qui se pose ainsi que de la confidentialité des données en recherche par le biais de l’anonymisation. Même si une anonymisation peut être pratiquée, celle-ci s’avère complexe lorsque les données internet sont facilement re-coupables, l’anonymisation totale pouvant s’avérer impossible (Gilbert et al., 2020).
Ce séminaire s’intéresse à ces questions éthiques que soulèvent l’utilisation des données numérique de recherche en milieux autochtones, notamment au regard des données issues des réseaux sociaux. Ce séminaire abordera des questionnements visant à établir un cadre de recherche pour l’exploitation des données numériques dans un contexte d’usage responsable. Ces données permettent-elles de pallier le manque d’informations lié à l’inaccessibilité du terrain ? Comment assurer un traitement éthique de ces données pour la recherche, notamment pour un consentement éclairé des populations autochtones à la recherche ?