Conférence de Myriam Chatot le jeudi 10 mars de 8h30 à 10h, dans la salle Anthropole 2106
Dans la décennie 2010, l'expression "nouveau père" est remise au goût du jour et affirme une transformation sociale, des pères "traditionnels" (absents et distants) aux pères "égalitaires" contemporains, proches de leurs enfants et soucieux d'aider la mère dans les tâches quotidienne. Pourtant, depuis l'apparition de ce terme dans les années 1970, les sociologues ont mis en avant que les pères restent des "acteurs secondaires" dans l'équipe conjugale et que le temps consacré aux tâches parentales par les hommes a peu évolué sur la période. En 1998, Huguette Dagenais et Anne-Marie Devreux demandent : "comment font-ils pour s'impliquer davantage sans y passer plus de temps ?". Pour répondre à cette question dans une perspective compréhensive, il convient d'examiner le rapport des pères au temps parental, ainsi que les arrangements conjugaux en matière de division sexuée du travail, afin de comprendre la diffusion du modèle du "nouveau père". Cette présentation s'appuie sur deux enquêtes empiriques : une enquête par questionnaire menée en France par l'Union Nationale des Associations Familiales auprès de 10 000 pères et une enquête par entretiens conduite auprès de 84 pères français ayant au moins un enfant de moins de trois ans (dont 38 pères ayant bénéficié d'un congé parental à plein temps).
Biographie :
Myriam Chatot est docteure en sociologie. Sa thèse porte sur les pères en congé parental à plein temps en France et interroge le rapport de ces hommes à la fonction de pourvoyeur de soins. Post-doctorante à l'Irisso, ses recherches portent actuellement sur le vécu par les familles de la crise sanitaire de Covid-19 (comparaison Suède, Suisse et France).