La relation sonore est-elle un levier de mobilisation en faveur de la biodiversité urbaine ? Analyse critique d’une expérimentation menée sur le territoire du Grand Lyon
Dans le cadre du séminaire de recherche du collectif « Methods Lab »
Mercredi 23 novembre 2022 - 13h30 à 15h00
Géopolis 2207 et online (via Zoom)
Résumé
La biodiversité urbaine fait face aux politiques de densification, qui transforment la ville en privilégiant les habitats collectifs aux autres formes d’habitat, réduisant la disponibilité et la taille des espaces végétalisés indispensables à sa préservation. Les habitants de ces collectifs reconnaissent largement le rôle de ces espaces pour leur bien-être et leur connexion à la « nature ». Toutefois, les représentations qu’ils leur associent dépassent rarement celles d’un cadre de verdure, et la biodiversité ne fait pas aujourd’hui partie des critères de choix pour l’aménagement et la gestion de ces espaces végétalisés privés. Il est donc nécessaire d’imaginer des leviers susceptibles d’accroître l’attention portée à la biodiversité urbaine et d’initier des formes de mobilisation en sa faveur. La relation sensible des habitants à la biodiversité pourrait y contribuer. On sait peu de chose sur la perception sonore de la biodiversité. Pourtant on sait que les habitants sont plus sensibles à certaines espèces sonores, à commencer par les oiseaux. Le paysage sonore pourrait de fait représenter un levier de mobilisation pour accroître la sensibilité à la biodiversité en ville et favoriser les décisions d’aménagement et de gestion allant en faveur de sa préservation. Pour tester cette hypothèse, des expérimentations sont conduites avec des habitants. Il leur est donné à entendre, à partir de simulations sonores diffusées par haut-parleurs (produites à partir d’enregistrements réalisés in situ), leur paysage sonore actuel et deux paysages sonores « enrichis » en avifaune. Les réactions des habitants en termes de perception (capacité à entendre le niveau de biodiversité), de signification et de motivation à changer les modalités de gestion de leur espace végétalisé pour aller vers des modèles plus favorables à la biodiversité seront collectées à l’aide d’entretiens directifs. Cette présentation détaillera la méthode développée pour cette expérimentation, présentera les premiers résultats et s’efforcera de produire un retour méthodologique critique.
Possibilité de se connecter par Zoom en contactant silvia.flaminio@unil.ch
Institut de géographie et durabilité