Le thème de cette soirée sera: "La Digitalisation" 2 mini-conférences (en français) seront données par Professeure Stéphanie Missonier & Professeur Mathias Humbert.
Titres & résumés des mini-conférences:
Peut-on réconcilier l’intelligence artificielle avec la protection des données ?
par Professeur Mathias Humbert
La digitalisation des entreprises et de la société génère de plus en plus de données qui peuvent être exploitées afin de développer des systèmes informatiques plus autonomes et plus performants, à travers notamment l’intelligence artificielle et le machine learning. Cependant, le développement et le déploiement de systèmes de machine learning dans le monde réel génère de nouveaux défis en termes de sécurité et de protection des données. De plus, au niveau légal, le nouveau règlement européen sur la protection des données impose des normes de plus en plus strictes aux organisations. Nous aborderons donc les principaux défis en sécurité et protection des données liés au développement de l’intelligence artificielle, et verrons notamment s’il est possible de réconcilier l’intelligence artificielle avec la protection des données. En particulier, nous verrons comment le droit à l’oubli, concept clé de la législation européenne sur la protection des données, peut être implémenté en pratique dans les systèmes d’intelligence artificielle.
Digitalisation et durabilité : deux exigences contradictoires ?
par Professeure Stéphanie Missonier
Les politiques comme les managers font (entre autres) face à deux impératifs majeurs : la digitalisation et la durabilité. La complexité et la rapidité de l’évolution des technologies digitales associées au défi fondamental que représente la réalisation des objectifs de développement durable, propulsent ces agendas. Or, la relation entre les deux est bien plus complexe et ambiguë qu’elle n’y paraît. La digitalisation est souvent présentée comme la « solution » aux impératifs de développements durables (des innovations digitales vont permettre d’atténuer les effets du changement climatique). Dans le même temps, les technologies digitales sont parfois présentées comme un des « problèmes fondamentaux » face au changement climatique. Notre consommation actuelle du digital apparaît comme incompatible avec les objectifs de développements durables et le courant de la « sobriété numérique » appelle de ses vœux à des usages plus responsables. Nous éclairerons alors cette relation ambiguë et contradictoire en distinguant les mythes de la réalité présente afin de mieux comprendre la situation actuelle et les défis à venir.