Étudier les revues culturelles, fin XIXe-XXe siècle

Les revues culturelles et artistiques posent de nombreux défis à la recherche, qu’ils soient intrinsèques (histoire matérielle des périodiques, dimensions des corpus, hétérogénéité des contenus, occurrence et récurrence des thèmes, diversité des types d’intervenants) ou extrinsèques (informations formelles lacunaires, collections incomplètes, manque d’archives). Sources d’informations composites, revues et autres périodiques restent pourtant peu étudiés pour eux-mêmes, ce malgré les vastes campagnes de numérisation entreprises depuis une vingtaine d’années. Cette journée CUSO vise donc à mettre ces objets au centre de la réflexion.

À l’image de la grande variété des sujets et des acteurs que peuvent regrouper les revues dans la seconde moitié du XIX^e siècle et au XX^e siècle, le programme de la journée réunit un riche éventail de chercheuses et chercheurs en littérature, histoire, histoire de l’art, musicologie, histoire et esthétique du cinéma ou encore philosophie. Les cas qui seront présentés permettent d’aborder la revue selon différentes perspectives pour expliquer son fonctionnement interne (la vie de la revue, ses acteurs et leurs profils) mais aussi les relations qu’elle entretient avec les institutions qui l’entourent, qu’il s’agisse de celles opérant directement dans son champ d’action ou dans le champ culturel au sens plus large. C’est ainsi que seront abordés des thèmes centraux tels que la vulgarisation et ses procédés ou encore celui du transfert culturel, dont le périodique est un vecteur privilégié, révélant la circulation des œuvres et des idées au-delà des espaces nationaux et linguistiques. La journée permettra d’ailleurs de s’informer sur les nouveaux outils mis à la disposition des chercheurs pour traiter ces problématiques, outils dont la numérisation à large échelle a favorisé l’apparition, contribuant à la mise en place d’une méthodologie propre à ce type de source.