Exposition Les 100 ans de Benno Besson Le pouvoir du théâtre pendant la Guerre froide

Exposition Les 100 ans de Benno Besson Le pouvoir du théâtre pendant la Guerre froide

Fin 2022, Benno Besson aurait fêté son centième anniversaire. L’exposition replace l’artiste  dans son contexte historique et son travail dans un paysage international.

Benno Besson, né à Yverdon le 4 novembre 1922, fut l’un des plus importants metteurs en scène européens de sa génération. Son œuvre comporte d’innombrables moments de théâtre qui marquent de leur empreinte l’histoire des arts vivants.

Dans un monde fracturé par la Guerre froide, entre l’Europe de l’Ouest et la République Démocratique Allemande de  Bertolt Brecht, Benno Besson joua le rôle d’un bâtisseur de ponts.

L’exposition décrit l’ascension de Benno Besson sous la forme d’un thriller. Quelques énigmes, en effet, ponctuent son parcours en RDA.
Pourquoi sa mise en scène du Dragon d’Evgueni Schwartz n’a-t-elle pas été interdite, malgré l’âpreté de sa critique de l’autoritarisme ?
Comment a-t-il pu, en tant que  directeur artistique de la Volksbühne de Berlin, créer et préserver un atelier ouvert à des artistes controversés – alors que ses faits et gestes étaient scrupuleusement rapportés dans les dossiers de la Stasi ?Comment un Suisse romand a-t-il pu se hisser au firmament du théâtre allemand, au moment même où ce théâtre attirait mondialement l’attention ?

L’exposition se divise en quatre parties.

La première partie de l’exposition décrit les débuts de la carrière théâtrale de Benno Besson
en Suisse romande. À l’instar d’autres artistes suisses, comme Max Frisch par exemple, c’est à Zurich qu’il fait la connaissance de Bertolt Brecht.

La deuxième partie est consacrée à ses premiers pas à Berlin-Est,  en tant qu’élève de Brecht, dans  les décombres de l’après-guerre. Une relation de confiance s’établit entre les deux hommes et Benno Besson est rapidement pressenti pour prendre la tête du Berliner Ensemble.
En favorisant la diffusion de la révolution brechtienne en France,  le Suisse a aussi joué un rôle décisif dans l’accession de Bertolt Brecht au statut de «classique» – le rendant ainsi intouchable dans son pays. Dès lors que le Tout-Paris acclame le dramaturge, les autorités de la RDA le tolèrent.

La troisième partie raconte l’ascension de Besson à travers  le succès de sa mise en scène  du Dragon d’Evgueni Schwartz. Restée à l’affiche pendant seize ans, cette mise en scène a été  vue par un demi-million de citoyens et de citoyennes de la RDA. Le spectacle, qui suscita  de l’agitation au plus haut niveau  du gouvernement, fait désormais partie du patrimoine culturel  de Berlin.

La quatrième partie raconte comment Benno Besson, alors   directeur artistique de la Volksbühne de Berlin, a mis en place un atelier qui fut ouvert  à des artistes parfois peu enclins à suivre la ligne du parti.

En promouvant par exemple l’œuvre de Heiner Müller, Benno Besson a joué un rôle majeur dans la carrière de ce dramaturge de renommée internationale aujourd’hui.
À plusieurs égards, la direction du « patriarche suisse » représente  ainsi, paradoxalement peut-être, un moment culminant dans l’histoire du théâtre de la RDA.