8ème journée d'études annuelle de la Consultation de l'enfant et de l'adolescent-e
Conférences, et ateliers à choix
- Date
- Le 1 février 2024
- Horaires
- De 12:00 à 16:30
- Lieu
- Synathlon, 1216
- Format
- Présentiel
Lors d’un bilan avec des enfants et adolescent·e·s, les parents apportent des
informations essentielles dans une situation où nous interagissons principalement
avec les figures centrales du processus, soit les enfants et adolescent·e·s.
Or, globalement, nous constatons que la société occidentale du 21ème siècle a
beaucoup d’attentes envers les parents et que de nouveaux défis se posent
notamment en termes d’intégration des facteurs culturels et de considération des
diverses configurations familiales. Ceci demande une adaptation de la part des
psychologues au regard du fort investissement de la part des parents dans les
bilans, avec une implication croissante des pères. De plus, il n’est pas rare que les
parents arrivent avec des hypothèses diagnostiques et de nombreuses observations
sur leur enfant, attendant des psychologues de confirmer ce qui serait déjà su de
leur part. Dès lors, comment maintenir une posture de psychologue et garder un
espace mental de réflexion ? Comment explorer d’autres dimensions que celles
attendues, lorsque nos hypothèses vont dans un autre sens ? Ceci peut s’avérer être
une tâche délicate pour les psychologues.
Par ailleurs, on peut faire le constat que la psychologie est aujourd’hui grandement
vulgarisée et médiatisée, au point que des parents se présentent comme expert·e·s
du psychisme, dans un contexte où des indications, voire injonctions souvent
contradictoires, sont partagées dans l’espace public : par exemple, on demande aux
parents de s’investir pleinement dans leur rôle tout en préservant leur couple, de
poser un cadre à l’enfant, voire de prôner l’éducation positive. Les parents peuvent
donc se sentir perdu·e·s, et attendre des psychologues de clarifier ces éléments.
Enfin, nous pouvons observer que des demandes concernant les enfants ou
adolescent·e·s cachent parfois une volonté des parents de comprendre leur propre
fonctionnement ou leurs difficultés, ou, à l’inverse, une tendance à faire porter à
l’enfant des symptômes plus personnels ou systémiques.
Au vu de tous ces éléments, un certain nombre de questions se posent : le bilan de
l’enfant et de l’adolescent·e ne risque-t-il pas de devenir celui des parents ?
Comment établir une bonne alliance et un travail collaboratif avec les jeunes
consultant·e·s en les maintenant au centre de notre travail ? Comment s’assurer que
l’espace de consultation demeure avant tout le leur ?