(présentation en anglais) Soutenance de thèse publique
Résumé destiné à un large public:
Communication neuro-gliale et neuro-immune dans le ganglion sensoriel après lésion du nerf périphérique.
La douleur neuropathique est la conséquence d'une lésion ou d'une maladie du système nerveux sensoriel. Nous utilisons un modèle de douleur neuropathique chez la souris, qui consiste à couper 2 des 3 branches du nerf sciatique dans la jambe. Cela entraîne une perte de sensation dans la zone de la patte qui était innervée par les nerfs lésés et une sensibilité accrue à la douleur dans la zone de la patte innervée par le nerf intact non-lésés. De nombreuses recherches ont été menées sur la pathologie des nerfs lésés. Nous nous intéressons aux changements qui se produisent dans le nerf intact, car c'est la branche restante qui transmet l'hypersensibilité à la douleur en réponse à une stimulation tactile ou thermique de la peau.
Nous avons étudié l'activité électrique des neurones lésés et non-lésés du nerf sciatique. Les nerfs lésés ont développé une activité anormale. Mais aussi, nous avons constaté que les neurones nonlésés ont une activité accrue. Nous supposons que les neurones non-lésés du nerf sciatique deviennent plus sensibles en raison de leur proximité avec les neurones blessés.
Les neurones lésés et non-lésés sont regroupés dans le ganglions sensoriel qui contient aussi des cellules immunitaires comme les macrophages, et des cellules gliales. Nous avons démontré que les macrophages des souris avec une douleur neuropathique s’activent en présence de neurones lésés, et à leur tour, peuvent sensibiliser les neurones du nerf sciatique des souris sans lésion. Les macrophages activés envoient un signal pro-inflammatoire qui enclenche une augmentation de canaux sodiques. Ces canaux dans les neurones sont essentiels pour générer des potentiels d’actions. De cette manière, une augmentation de ces canaux sodique engendre l’activité électrique accrue des neurones non-lésés.
Lors de leur activation, les macrophages augmentent un de leur canaux potassique. En bloquant ce canal potassique dans les macrophages, ils ne sont plus capables de sensibiliser les neurones sensoriels. Ce pourrait être un outil intéressant qui permettrait de réguler la fonction des macrophages.
Nous avons aussi étudié des sous-populations de cellules gliales du ganglion sensoriel qui expriment la protéine GFAP. C’est un marqueur couramment utilisé pour identifier l’activation des cellules gliale satellite (CGS) qui encercle le corps des neurones sensoriels dans le ganglion. Cependant, nous avons constaté que la GFAP est aussi exprimée dans beaucoup de cellules gliale, appelé cellules Schwann non-myélinisantes, qui entoure les axones des neurones qui transmettent la douleur. Une étude plus approfondie des sous-populations gliales dans le ganglion sensoriel permettrait de mieux comprendre leurs rôles distincts dans la douleur neuropathique.