Conférence dansée de la Dr. Géraldine Nalini MARGNAC, artiste chercheure, Université Paris 8, dans le cadre du cours-séminaire « Théâtre(s) de l’Inde, l’Inde en théâtre » (N. Cattoni)
Considérée comme « énergie destructrice divinisée » dans les arts, la figure mythique de Kālī est mise à l’honneur dans Kālī stotram, un chant en langue tamoule mis en scène dans le style Bharata-nāṭyam par Sivaselvi Sarkar. Comment les mythes liés à cette déesse s’incarnent-ils sur scène ?
Les abhinaya (techniques d’expression) concourent à sa densité poétique grâce au texte chanté, aux placements et déplacements du corps, aux éléments de costume, aux mudrā (gestes symboliques) et aux expressions de l’artiste de Bharata-nāṭyam. Ils jouent sur les formes et significations des images de la déesse au cours de l’histoire : si elle représente l’allégorie de la libération face à l’oppression, Kālī se dessine plus largement dans la pièce comme la déesse toute-puissante et omniprésente. À l’image d’un véritable macrocosme, elle apparaît comme une synthèse de la nature ou de la création.
Une telle figure divine interroge donc des enjeux esthétiques mais aussi leurs résonances avec ceux du postcolonialisme, des études de genres et de l’écopoétique contemporaine.