Dans le cadre des séminaires de recherche du laboratoire, le THEMA a le plaisir d'accueillir Monsieur Eric Gagnon, professeur de sociologie à l'Université Laval.
Résumé : Les sociologues écrivent, ils écrivent même beaucoup. Mais comment s’y prennent-ils? Nous examinerons quelques-uns des grands procédés de stylisation utilisés par les sociologues, en cherchant à dégager les questions théoriques, épistémologiques, éthiques et politiques que ces procédés soulèvent. Nous nous intéresserons plus particulièrement à ce qui donne à un texte sa pertinence, ce qui le rend intéressant pour ses lecteurs et lectrices.
Eric Gagnon, professeur de sociologie à l'Université Laval. Du point de vue thématique, ses travaux portent sur les transformations des soins et des pratiques d'intervention, plus spécifiquement sur les soins aux personnes âgées (soins à domicile, en centres d'hébergement, en centres de jour), la défense des droits des usagers, le bénévolat et la participation sociale des aînés, l'éthique de la recherche et l'intégrité scientifique. Du point de vue théorique et empirique, l'approche d'Eric Gagnon est une réflexion pragmatique sur la personne et ses conditions de possibilité, aussi bien sociales qu’affectives et interpersonnelles, qui sous-tend l’ensemble de ses travaux, contribuant ainsi à une sociologie de l’éthique attentive aux capacités pratiques et morales des personnes mais aussi à leur vulnérabilité et à leurs blessures. Ce sont finalement les médiations, techniques, normatives et symboliques qui in-forment l'expérience de l’altérité, de la différence et de la distance qui sépare les individus qu’Eric Gagnon analyse avec une grande finesse, aussi bien dans la qualité de ses observations que dans celles de l’écriture qu’il utile pour préserver ou restaurer ce qu’il appelle «les nervures du monde», c’est-à-dire les médiations sensibles et les liens sensoriels qui mettent les personnes en contact avec les êtres et les objets autour d’elles. Mais ces nervures sont également des liens de nature symbolique, qui confèrent à la personne une place dans le monde, entre autonomie et vulnérabilité. Pour E.Gagnon, comme il le montre dans son bel ouvrage Les Signes du monde, la personne désigne donc moins les attributs propres à un individu pris isolément, qu’une forme de relation sociale, une manière d’être en rapport avec les autres, qui se centre autour de l’autonomie, de la vulnérabilité, de la singularité ou du respect.