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Dans le cadre du cycle de conférences « Quel tourisme pour demain ? » et « Montagne et société ».
L’ouvrage des physiologistes N. Zuntz, A. Loewy et al., Höhenklima und Bergwanderungen in ihrer Wirkung auf den Menschen (Berlin, 1906) est le point de départ de l’enquête historique sur le corps en altitude qui sera présentée. L’ouvrage rassemble la longue expérience de ces chercheurs, à la fois au laboratoire sur les divers appareils de mesure des fonctions du corps humain et dans leurs ascensions de divers sommets des Alpes suisses. Non moins remarquable est la synthèse critique des innombrables spéculations et expérimentations sur l’adaptation du corps humain à l’altitude, qui ont eu lieu depuis le milieu du 19e siècle.
Cet ensemble foisonnant nous donne à lire la manière dont la montagne s’est constituée comme un immense laboratoire à ciel ouvert, sur les pentes et sommets duquel les médecins et physiologistes, et bien d’autres savants français, suisses, italiens, péruviens ou mexicains, ont implanté à partir des dernières décennies du 19e siècle, divers petits laboratoires où s’élabore une figure singulière du corps humain : le corps s’élevant vers les sommets.
Cette figure physiologique est au croisement d’autres pratiques du corps, comme le tourisme (qui découvre les vertus des paysages alpins) ou la thérapeutique (qui s’intéresse de près aux vertus curatives de l’air des Alpes).
Conférence donnée par Vincent Barras, Professeur ordinaire à la Faculté de biologie et médecine de l’Université de Lausanne.