Traditions, révolutions, imaginaires: repenser le commun avec Michel de Certeau

Ces journées d'études organisées par Ph. Gonzalez (UNIL) et Carlos Alvarez (UAH-PUC Santiago de Chile) visent à établir un dialogue étroit avec Michel de Certeau, un penseur unique dont l'œuvre s'étend sur le milieu du 20e siècle.

Jeudi 20 juin 2024 - 9h00 au vendredi 21 juin 2024 - 12h15

Géopolis 2152



philippe.gonzalez@unil.ch

Ces journées d'études visent à établir un dialogue étroit avec Michel de Certeau, un penseur unique dont l'œuvre s'étend sur le milieu du 20e siècle (1925-1986). Près de 40 ans après sa mort, l'originalité de sa pensée reste frappante, notamment par sa capacité à interpeller diverses disciplines des sciences humaines comme l'histoire, la psychanalyse, la sémiotique, la philosophie, la théologie, l'anthropologie et la sociologie. Toutefois, il n'est plus possible de reprendre ses analyses comme si nos sociétés n'avaient pas évolué. Ces journées proposent plutôt un compagnonnage critique, cherchant à questionner la fécondité de son œuvre pour repenser la constitution du commun ou des communs dans nos sociétés contemporaines. L'objectif est d'aller au-delà d'une simple apologie pour examiner comment les changements sociaux depuis sa mort affectent la pertinence de ses idées.

Michel de Certeau était un analyste avisé des crises et de la critique sociale, perceptible parmi les virtuoses religieux, les manifestants, ou à la marge de la société. En 1968, convaincu de l'importance de l'implication de l'Église dans la vie politique et sociale d'Amérique latine, il se rend au Brésil, considérant ce continent comme un laboratoire pour une nouvelle théologie politique. Cet engagement et ses observations, surtout lors de Mai 68, le positionnent comme un observateur lucide de la crise qui secoue la société française. Il analyse la prise de parole et l'émergence d'un sujet dans ce qu'il appelle une « révolution symbolique », interrogeant la crédibilité des langages sociaux et les « contrats de langage » qui régissent la société. Ces moments de crise révèlent des décalages entre théorie et pratique, entre les destins individuels et le « corps social », soulevant la question de la communication, essentielle pour exprimer une réalité collective. Les réflexions de ces journées s'articuleront autour de trois axes : traditions, révolutions et imaginaires, explorant les héritages, les subversions des ordres sociaux établis et les nouveaux horizons de sens à investir.

20 juin 2024

  • 09h00 : Introduction
  • 09h15 : Trouble dans la place. La grammaire à l’épreuve de la phénoménologie: une lecture certalienne, Laurence Kaufmann (THEMA, UNIL).
  • 10h00 : Du Brésil à Loudun. Réflexions sur la torture passée et présente chez Michel de Certeau, Andrés. G. Freijomil (Universidad Nacional de General Sarmiento-CONICET).
  • 11h00 : L’expérience intellectuelle de Michel de Certeau en Amérique Latine, Pierre Antoine Fabre (CéSor, EHESS).
  • 11h45 : Traditions, révolutions, résurgences : formes du retour chez Michel de Certeau, Dinah Ribard (Centre de recherches historique-GRIHL, EHESS, Paris).
  • 14h00 : Le corps qui reste: l’«aveu d’un système» et la crise de la croyance, Diana Napoli (Université Grégorienne de Rome).
  • 14h45 : Écriture mystique, écriture de l’inceste : pour une lecture certalienne de Triste Tigre, Camille de Villeneuve (Facultés Loyola-Centre Sèvres, Paris).
  • 15h30 : Quelle «utopie» pour la glossolalie? Sur une tentation contemporaine de refaire corps en milieu charismatique, Philippe Gonzalez (THEMA, UNIL).
  • 16h15 : «D’agneaux mués en loups ?» Relire avec Certeau les déplacements théologico-politiques et socio-culturels du sacerdoce ministériel en Amérique latine, Carlos Alvarez (UAH-PUC Santiago de Chile).

21 juin 2024

  • 09h00 : Michel de Certeau expert, de L’invention du quotidien aux Economies ethniques, Denis Pelletier (CéSor, EPHE).
  • 09h45 : Penser la crise contemporaine avec Michel de Certeau : entre tradition et imaginaire, Régis Marion-Veyron (Unisanté, UNIL).
  • 10h45 : Faire fructifier la diversité des traditions à l’aune d’un commun à repenser, Pierre Gisel (FTSR, UNIL).
  • 11h15 : Synthèse, Sarah Scholl (Faculté de théologie, UNIGE).

Publié du 24 mai 2024 au 21 juin 2024
Philippe Gonzalez
Visibilité:
archivée