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Ces journées d'études organisées par Ph. Gonzalez (UNIL) et Carlos Alvarez (UAH-PUC Santiago de Chile) visent à établir un dialogue étroit avec Michel de Certeau, un penseur unique dont l'œuvre s'étend sur le milieu du 20e siècle.
Ces journées d'études visent à établir un dialogue étroit avec Michel de Certeau, un penseur unique dont l'œuvre s'étend sur le milieu du 20e siècle (1925-1986). Près de 40 ans après sa mort, l'originalité de sa pensée reste frappante, notamment par sa capacité à interpeller diverses disciplines des sciences humaines comme l'histoire, la psychanalyse, la sémiotique, la philosophie, la théologie, l'anthropologie et la sociologie. Toutefois, il n'est plus possible de reprendre ses analyses comme si nos sociétés n'avaient pas évolué. Ces journées proposent plutôt un compagnonnage critique, cherchant à questionner la fécondité de son œuvre pour repenser la constitution du commun ou des communs dans nos sociétés contemporaines. L'objectif est d'aller au-delà d'une simple apologie pour examiner comment les changements sociaux depuis sa mort affectent la pertinence de ses idées.
Michel de Certeau était un analyste avisé des crises et de la critique sociale, perceptible parmi les virtuoses religieux, les manifestants, ou à la marge de la société. En 1968, convaincu de l'importance de l'implication de l'Église dans la vie politique et sociale d'Amérique latine, il se rend au Brésil, considérant ce continent comme un laboratoire pour une nouvelle théologie politique. Cet engagement et ses observations, surtout lors de Mai 68, le positionnent comme un observateur lucide de la crise qui secoue la société française. Il analyse la prise de parole et l'émergence d'un sujet dans ce qu'il appelle une « révolution symbolique », interrogeant la crédibilité des langages sociaux et les « contrats de langage » qui régissent la société. Ces moments de crise révèlent des décalages entre théorie et pratique, entre les destins individuels et le « corps social », soulevant la question de la communication, essentielle pour exprimer une réalité collective. Les réflexions de ces journées s'articuleront autour de trois axes : traditions, révolutions et imaginaires, explorant les héritages, les subversions des ordres sociaux établis et les nouveaux horizons de sens à investir.
20 juin 2024
21 juin 2024