Dans le cadre des séminaires de recherche du laboratoire, le Laboratoire d'anthropologie culturelle et sociale (LACS) a le plaisir d'accueillir Emeline Zougbédé, Institut Convergences Migrations (ICM).
Dans cette intervention, je propose de regarder le travail des personnes sans-papiers comme résultant d'un certain nombre d'arrangements et de bricolages politiques. En effet, depuis plus d'un demi-siècle, on constate que le travail des étrangers en général (et celui des sans-papiers en particulier) s'inscrit inlassablement dans des formes toujours plus inédites de mise au travail, censées inspirées les nouvelles formes économiques du marché. D'autre part, il est intéressant de relever qu'il inaugure aussi de nouvelles règles légales en matière d’emploi. A partir d'une enquête originale portant sur les mobilisations collectives de travailleurs sans-papiers originaires de la vallée du fleuve Sénégal, installés en région parisienne, il s'agit donc d'interroger la permanence du travail des sans-papiers à travers ce qui semble tenir lieu de politique d’emploi en l’absence de cadre réglementaire. Au croisement de socio-anthropologies du travail et des migrations, d’une anthropologie du politique et d’une sociologie des mouvement sociaux, je propose de chercher à comprendre comment ce qui tient lieu de politique d’emploi dans la mise au travail des sans-papiers s’organise sur la base de contradictions politiques, légales et sociales depuis lesquelles une variété d’acteurs bricolent avec le droit, arbitrent des compromis. Approchant cette question par l’étude des conflits du travail de sans-papiers, j'emprunterai une perspective interactionniste. Il s’agira ainsi de s’intéresser à ces contradictions et à leurs bricolages « à hauteur d’individus ».
En collaboration avec l’ISSR, UNIL.