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L’histoire de la doctrine des trois piliers en Suisse explique la financiarisation spectaculaire du système des retraites à l’heure actuelle (1’200 milliards), et indique combien les intérêts privés des assureurs prévalent sur l’intérêt général dans le domaine de la prévoyance vieillesse.
Inscrite dans la Constitution fédérale en 1972, la doctrine des trois piliers a été conçue, développée, mise au point et en pratique par et pour les compagnies privées d’assurance-vie suisses. C’est l’un des plus formidables exemples de lobbyisme politique au 20e siècle. Comment les intérêts privés des assureurs ont-ils pu prévaloir sur l’intérêt général dans une question sociale aussi fondamentale que celle de la prévoyance vieillesse ? Une approche historique et politique permet de mettre en évidence, d’une part, les enjeux financiers considérables directement concernés et, d’autre part, les acteurs économiques ainsi que leurs relais politiques mobilisés par cette échéance. Ce processus qui s’étend sur plus d’un demi-siècle d’histoire débouchera finalement sur une financiarisation spectaculaire (1’200 milliards de francs aujourd’hui) de la prévoyance vieillesse en Suisse. Pour le plus grand profit de l’industrie financière.
Journaliste et chercheur indépendant, Pietro Boschetti est l’auteur de L'Affaire du siècle, le 2e pilier et les assureurs (Ed. Alphil, 2023), livre qui retraçant l'histoire de la naissance et du développement des trois piliers en Suisse, en s’arrêtant sur le scandale des 20 milliards disparus des radars du deuxième pilier entre les années 1985-2000, ce fonds d'une assurance sociale géré par les assureurs privés.